Dungeons & Dragons, le film (2023) 588
Forums > Communauté > Le JdR fait parler de lui dans les medias
Sans être anti intellctualime (voilà que l'on se retrouve en limite du procès d'intention), on peut aussi s'exprimer en disant que l'on trouve hors sol (oui je sais que ce terme est à la mode) un argumentaire. Et l'argument d'autorité... Ben voilà, on en connait la limite.
- Senrad
Aucun argument d'autorité de mon côté : Adorno est contestable et contesté, et il s'en remettra sans moi.
En revanche, nul procès d'intention. Oui, le fait que Mournblader s'appuie sur la théorie esthétique d'Adorno a suscité une réaction fondée sur une forme d'anti-intellectualisme (au passage, j'ai été maladroit dans ma formulation : j'ai évoqué "les prémices d'un nouveau fascisme", ce qui pourrait laisser entendre que je voyais du néo-fascisme dans les messages de ce fil ; ce n'est évidemment pas le cas, mon expression ne faisait que résumer ce que j'avais lu à propos d'Adorno : c'est lui qui voit émerger des fascismes, pas moi ).
Il suffit de relire les messages concernés : on reproche à Mournblader de lancer une critique trop intello pour un film conçu comme un simple divertissement. Or, c'est bien ce qu'Adorno reproche à ce type de spectacle : d'être un simple divertissement (qu'il ait tort ou raison). De ce fait, évoquer la réflexion d'Adorno ne me semble pas du tout hors sol, mais tout à fait en prise avec ce que l'industrie cinématographique choisit de nous montrer (et encore une fois, je ne donne pas mon avis sur ce film, que j'ai pas vu et que je n'irai pas voir, parce que je ne goûte guère les donjonneries).
- Spark5262
Alors je me suis mal exprimé. Je n'aurai pas dû utiliser l'expression "hors sol" mais plutôt "enfoncer des portes ouvertes". C'est le reproche principal de mon côté. Et il n'y a pas de malentendu de mon côté, je te réponds mais je sais que tu reformules le propos d'autrui et ce bien c'est bien ce propos ou plutôt son utilisation dans le cas présent que je critique.
Excuse moi, ainsi que Gollum, de présenter une réflexion. Que cela suscite ricanement ou attaques personnelles en dit davantage sur vous que sur elle.
Mournblader
Excuse-moi du peu, mais ce n'est pas parce qu'un discours à l'apparence d'une réflexion philosophique qu'il est forcément vrai... Ni réfléchi d'ailleurs. Beaucoup de philosophes ont dit beaucoup de bêtises sur beaucoup de sujets...
Et non, ma réaction n'en dit pas plus long sur moi que sur cette auteure, même si c'est une attaque, effectivement. Tout comme son discours est également une attaque des producteurs de ces divertissements ainsi que de ceux qui les regardent et qui les apprécient.
Reprenons ce discours...
"Quand il recourt à des scénarios incohérents et standardisés, le film cinématographique risque de court-circuiter les capacités mentales des spectateurs et de paralyser l'exercice de leurs facultés psychiques : pour pouvoir suivre le fil de l'histoire, le spectateur est obligé de se laisser porter par le rythme effréné du film, renonçant ainsi à toute activité réflexive. Dans la mesure où les images et les sons sont produits pour lui, le spectateur n'a plus besoin de mobiliser son imagination. Selon Adorno, l'industrie hollywoodienne met le film cinématographique au service de l'infantilisation et de la régression du public : "Ce n'est pas pour rien que l'on peut entendre en Amérique de la bouche de producteurs cyniques que leurs films doivent tenir compte du niveau intellectuel d'un enfant de 11 ans : ce faisant, ils se sentent toujours plus incités à faire d’un adulte un enfant de onze ans."
J'ai mis en gras tout ce qui constitue selon moi une agression dénuée de tout argument solide. Et je précise aussitôt que je possède une maîtrise de philo, non pour me vanter (ce n'est pas si difficile que ça à obtenir), mais pour éviter qu'on me classe dans la catégorie de ceux qui n'aiment pas réfléchir.
- Scénario incohérent... De quel film parle-t-elle ? Les a-t-elle seulement regardés en essayant de les comprendre ?
- Court-circuiter les capacités mentales des spectateurs... Pense-t-elle sincèrement que quand on regarde un film, on ne cherche pas à faire des liens entre les personnages et les événements, ne serait-ce que pour comprendre le déroulé de l'histoire ?
- Paralyser l'exercice de leurs facultés psychiques... Par quel miracle un simple film peut-il atteindre ce que même le sommeil profond n'arrive pas à faire ? Y a-t-il un pouvoir hypnotique particulier que les producteurs de ce genre de films maîtriseraient sur le bout des doigts ?
- L'industrie hollywoodienne met le film cinématographique au service de l'infantilisation et de la régression du public... Quelles sont les preuves qu'elle apporte d'un tel machiavélisme ? Et surtout qui le lui a dit ? On est dans l'ordre du pur procès d'intention, là.
- Ce faisant, ils se sentent toujours plus incités à faire d’un adulte un enfant de onze ans... Ne serait-il pas préférable de penser (théorie du rasoir d'Ockham) que si ces films sont regardables par des enfants de 11 ans, c'est tout simplement parce qu'ils visent aussi le public des jeunes adolescents ? Penser qu'il y a là-dessous une volonté délibérée d'infantilisation du public (au sens propre du terme) relève des théories complotiste et nécessiterait un minimum d'argumentation et d'analyse de ces films. Or le fait de penser qu'ils ont un scénario incohérent, alors que ce n'est pas le cas, montre d'emblée qu'ils n'ont même pas été regardés avec sérieux...
Donc, comme tu le vois, j'aime la réflexion. Quand ce n'est pas de la pure idéologie. Car oui, les philosophes, et les scientifiques aussi d'ailleurs, tombent parfois dans ce travers (comme nous tous). Ce qui n'enlève rien à l'intérêt de la plupart de leurs textes, qui peuvent être de véritables réflexions par ailleurs.
Adorno est un philosophe, certes, mais dont la vie a été marquée par l'anti-capitalisme. Et quand on est autant anti quelque chose, il y a effectivement des moments où l'objectivité laisse la place au dogmatisme...
[...]
Oui, le fait que Mournblader s'appuie sur la théorie esthétique d'Adorno a suscité une réaction fondée sur une forme d'anti-intellectualisme.
[...]
Senrad
En ce qui me concerne, ce n'est absolument pas le cas. Par contre, je fais une différence énorme entre ce que je considère comme le véritable intellectualisme (la réflexion objective) et le faux intellectualisme (l'utilisation d'un discours pseudo-réflexifs pour déverser de simples croyances dénuées de tout argument recevable par la raison).
Si on pense vraiment que poser son cerveau pour se détendre avec un film qui ne prend pas la tête revient à participer à l'avilissement des masses populaires pour les transformer en légumes qui vont dorénavant consommer sans plus jamais réfléchir, pour le dire de façon triviale (car oui, ce qui est cité ci-dessus revient à ça), il faut au minimum l'étayer sérieusement.
Bah c'est juste un buddy movie avec des références geeks dedans ...
Analysez ça comme un Peckinpah, un Hitchcock ou un Cimino .. ça n'a aucun sens à mon humble avis. Après les gens disait l'infantilisation quand on regardait goldorak .. donc je me prends même plus la tête avec cet argument.
A la rigueur, la seule critique (que je ne vois pas dans l'argumentaire) c'est 150 M$ pour ça .. est ce raisonable. j'ai l'impression que oui ça à l'air la norme
HS : Le vrai soucis des critiques du GRAND cinéma ... c'est que depuis 30 ans, les spectateurs préférent les séries où tu trouves aujourdh'ui 1000 fois plus d'originalité, de complexité, de profondeur de personnage. Et ça pas mal de critique de cinéma n'arrive pas à accepter qu'un truc construit au départ pour la télévision puisse être meilleur.
Allez, pour une fois je vais donner mon avis à propos d'un film sur un forum.
Quand je regarde un film (une série, un animé ou lis un roman, une bd, etc), la première question que je me pose est: "Ai-je passé un bon moment?/Me suis-je amusé?".
Pour Donjons & dragons la réponse est oui et donc j'ai aimé le film.
Et...
C'est tout.
Cela ne m'empêche pas de voir les incohérences, les trucages foireux, etc (J'aime les nanars et les mannequins en mousse), cependant ça ne va pas forcément (et même très rarement) gâcher mon plaisir.
Ca n'élève peut-être pas le débat, tant pis.
Vu avec mes 3 enfants , rolistes eux aussi. (Âgés de 15 à 20ans pour situer).
On a tous vraiment bien aimé et passé un bon moment. J'ai trouvé l'humour plutôt bien amené, les personnages bien campés. Avec un petite préférence pour le paladin, tellement premier degré... un vrai plaisir.
Les scènes d'action sont lisibles et bien dynamiques. Belle mise en scène aussi pour la partie avec le tableau.
Alors certes ce n'est pas le film de l'année, pas un chef d'œuvre, mais c'est un film.que je prendrai plaisir à revoir.
Ça rattrape le fumble du premier film , ouf !
Alors moi j'y suis retourné hier, avec mon frangin - qui n'y connaît rien en jdr mais grand lecteur de comics - pour voir si ça lui plairait - et pour voir si ça me plairait une deuxième fois.
Et la réponse est ouiiiii. Il a adoré, j'ai adoré une deuxième fois, j'ai adoré le voir adorer le dragon, le cimetière, le paladin, les plans foireux, et toutes ces petites choses qu'on peut en retenir, comme une bonne session de D&D.
Pas sûr que ça lui donne envie de faire du jdr, mais il aura passé un bon moment. Et moi aussi
Je suis plutôt cinéma d'auteur (les prix du Gaumont de Rennes n'aidant pas...) et pas forcément fan de donj mais j'avoue avoir passé un bon moment. Chris Pine est un acteur sous-estimé et il mène bien sa barque. Je m'attendais pas à voir Bradley Cooper ni le guitariste de Rage against the machine.
Le générique de fin est très joli.
ça fait du bien de voir un blockbuster avec une âme.
J'ai appris que l'acteur du palouf est fan de la série de jeu vidéo Breath of Fire. Sa grandeur d'âme est sans fin.
Enfin vu et j'ai adoré. Le seul bémol c'est l'interpretation du paladin qui semble un peu rigide. Pour un production Hasbro il n'y a pas trop de politiquement correcte.
Pour les plus, clairement y a des clins d'oeils savoureux. Mon préféré étant celui au dessin animé.
Je le regarderai à nouveau.
- Tintaglia
Pour ceux que cela intéresse, les caractéristiques des personnages du film sont dans d&d beyond.
mon easter egg prefere reste le portrait de Volothamp Geddarm.
Bon, je viens d'aller le voir.
J'ai passé un bon moment: le film réussit à fonctionner, je pense, à la fois pour un public roliste et un public non-roliste, ce qui n'était pas gagné, de prime abord.
Sans être démente, l'intrigue fonctionne et les personnages sont assez attachants. Seule la druide me donne l'impression d'avoir été moins "travaillée / paufinée" au niveau "background", mais j'imagine que donner de la place et de l'épaisseur à tous les persos aurait peut-être un peu trop cassé la dynamique de narration. Le pal est ... savoureux!
À ma grande surprise, si longtemps après sa sortie, la salle était pleine ± aux 3/4, le bouche à oreilles?
Idem, vu vendredi, film sympa, comme attendu vu les retours ici.
Je trouve dommage que dès que la conversation commençait à devenir un brin intéressante, il ai fallu "revenir au sujet", qui, à part dire j'aime ou j'aime pas, n'apporte pas grand chose d'intelligent.
Messieur, j'ai apprécié ce que j'ai lu de vos échanges
ce film est une belle surprise. J'en attendais pas grand chose mais j'ai quand même été captivé.
Tombé dessus par hasard, un article d'écran large qui établit le flop selon les critères hollywoodiens (=rentabilité décevante et écrasé par des concurrents qui eux ont over-rentabilisé, tel Mario Bros) mais une possible suite a condition que le 2e volet coute moins cher.
- Gollum